Cela fait tout juste dix ans qu’Anne Castel veille au développement de l’Économie sociale et solidaire (ESS) dans le pays de Saint-Malo. Au départ formatrice en accompagnement à l’emploi auprès de l’Association régionale d’éducation permanente (AREP) depuis 2005, elle s’est attelée en 2008 à la préfiguration du pôle de l’ESS malouin, en réponse à un appel à projet du département. Depuis sa création en 2009, Anne Castel coordonnait le pôle Horizons Solidaires, qui regroupe aujourd’hui 65 adhérents, représente 677 emplois et 35 M € de chiffre d’affaires. Fin janvier, elle a passé le relais à Charlie Dreano. Retour sur un parcours en trois questions.

Comment Horizons Solidaires s’est-il développé ?
« Notre coeur de métier reste la structuration du réseau. Dès le départ, le plus gros chantier. Faire connaître l’ESS, c’était quasiment du porte-à-porte. L’ESS, c’est mettre du sens dans l’économie et être toujours dans l’équilibre entre les volets économiques et humains. Et puis, c’est faire connaître et représenter l’ESS dans les instances politiques, en particulier les EPCI (Communautés de communes et d’Agglo). Il a fallu créer des liens de confiance et du temps. En 2010, nous avons débuté des ateliers destinés à la création d’entreprises ESS. En 2012, nous avions organisé un voyage à Bruxelles. Notre identité s’est affirmée au fil du temps. Depuis 2013, l’ingénierie de projet a commencé à prendre le relais. En 2014, nous avons développé les ateliers ressources, en mutualisant les compétences des adhérents ».

Aujourd’hui, vers quoi s’oriente le pôle ?
« Il est composé de trois personnes : Charlie Dréano, le responsable à présent, Solène Geffroy et Manon Rabin, en service civique. Nous avons toujours les missions d’accompagnement à l’entreprenariat, l’animation du réseau et la présence territoriale. Nous avons créé des modules thématiques sur la communication, le développement et la comptabilité, tout cela en complémentarité avec les autres structures de l’ESS. L’année dernière, avec Élan Créateur, nous avons mené une formation de cinq mois en création ESS et développement durable, Creopss, certifiée par Kéjal. La deuxième session est en cours. Et puis, nous avons installé le volet développement de projets qui correspondent aux besoins du territoire. On expérimente avec le glanage solidaire et la valorisation du papier journal ».

À l’heure du bilan, que comptez-vous faire ?
« Je tiens à remercier les bénévoles administrateurs. Sans eux, on n’aurait rien fait. Il y a de l’intelligence collective dans ce conseil d’administration. C’est eux qui, en 2012, ont pris le risque d’embaucher une autre personne pour le développement. Je n’ai pas vu passer ces dix ans. Je suis en reconversion sur l’accompagnement au changement et c’est ce que je souhaite faire pour moi-même. L’ESS est un lieu phare de transition, économique, écologique et même de manière de vivre. Comment je vis, quel sens je donne à mon travail ? Je souhaite être indépendante dans la formation et l’accompagnement, le coaching ».

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